En association avec Daum Architectes
Objet Création de 44 logements
Lieu Lille FR
Maitrise d’ouvrage Lille Métropole Habitat
Etat d’avancement DCE
Surface 4.400 m² + 1.200 m² abords
Images réalisées par Jeudi Wang
URBANITÉ
La parcelle présente quelques singularités au regard de l’ensemble du site concerné par le projet de réhabilitation. Située à l’Ouest, elle appartient au grain des îlots d’habitation plutôt qu’à celui de la friche industrielle à proprement parler. L’ambiguïté de cet îlot, partagé entre l’habitat et l’industrie, pose la question des échelles, d’une part, celle du statut symbolique de l’entrée du site d’autre part.
Plutôt qu’échelonner le bord d’îlot en gabarits multiples, le projet propose une ligne horizontale. Cette horizontale résonne par alternance avec la linéarité de la Bourse du travail. Elle solidifie les géométries à l’œuvre dans cet ensemble en reconversion, géométries relayées dans le traitement de l’espace public du boulevard de l’Usine et soutenues par les jardins linéaires.
A l’extrémité du nouvel immeuble horizontal, une articulation assure la prise en charge du mitoyen tout en ménageant un vide généreux qui permettra de maintenir des qualités de lumière pour les jardins des habitations voisines. Cette articulation dégage un espace d’angle que nous proposons de reverser dans l’espace public. L’immeuble vertical ménage la seconde entrée du site depuis la cour Ouest. Entre les deux entrées se tend un jardin linéaire semi-public.
HABITABILITÉ
Si la bienveillance urbaine s’élabore au regard des qualités de voisinage à conforter et renforcer, elle ménage dans le même temps la qualité des conditions d’habitabilité du projet à dessiner. Dans sa situation singulière le projet s’élève alors de 60 cm par rapport à l’espace public afin de garantir l’intimité des habitants, de clarifier la limite entre le public et le privé et, enfin, de ménager un soubassement très lisible.
L’immeuble horizontal : la ligne
La linéarité de l’immeuble est motivée par la présence de deux jardins linéaires : celui du projet urbain, un jardin public, et celui qu’institue précisément le projet dans sa linéarité, un jardin semi-privé. S’inaugure alors l’idée de proposer à chacun des habitants d’habiter entre deux jardins, mais encore, d’assurer à tous une orientation sud et un rapport spontané avec le jardin semi-privé.
A l’intérieur de l’îlot, une venelle, mise à distance des appartements par de petits jardins privés, assure la distribution et le rapport au jardin collectif. Ceux-ci s’élaborent alors comme de petites maisons de plain-pied traversantes, chacune ayant sa propre porte sur l’espace collectif. A l’étage, une coursive, générée depuis l’articulation d’entrée, distribue les duplex. Ils sont élaborés comme des maisons ‘bel étage’ disposant d’une vaste terrasse au sud.
La disposition de la coursive au même étage que les terrasses affine l’immeuble. De la sorte, ce niveau s’évide par transparence grâce à la porosité des espaces de séjours des maisons ‘bel-étage’. En outre, l’affinement de cet immeuble amplifie la disponibilité du jardin et la bienveillance à l’égard des maisons de l’ensemble de l’îlot. En sa qualité de grand vestibule paysager, le jardin n’est plus simplement un arrière disponible mais bien un espace vivant, propice à la vie collective de l’ensemble des logements.
L’immeuble vertical : le point
L’immeuble vertical est pensé comme un point ou un contrepoint à la ligne. Sa position urbaine, à l’intersection de la Cour Ouest et du boulevard de l’Usine, requiert une certaine consistance architectonique. Pour résoudre cette équation l’édifice est composé comme un ensemble cohérent tout en reconnaissant des positions particulièrement qualitatives pour les logements. Chaque angle devient alors l’espace de séjour d’un appartement qui, de la sorte, est toujours doublement orienté et se qualifie grâce la présence des grandes perspectives.