En association avec les bureaux ADN et Archiscénographie
Objet Extension et rénovation du Musée Juif de Bruxelles
Lieu Bruxelles BE
Maîtrise d'ouvrage Musée Juif de Belgique
Etat d'avancement Projet abandonné (lauréat)
Surface 2.500 m²
On pourrait résumer le projet à un volume, neuf, et une façade, ancienne.
Mais le projet est construit sur un principe plus fondateur: l’architecture et la scénographie fusionnent en un seul « milieu » qui puise son dynamisme dans des spatialités intérieures spécifiques fortes.
En effet, le nouveau volume principal est traversé de part en part par six faisceaux (décomposition/recomposition de l’étoile à 6 branches), canalisateurs de lumières, articulateurs d’espaces et de séquences visuelles, supports et intégrateurs des espaces scénographiques, déclinaisons physiques des permanences culturelles « universelles » de la culture juive à travers leurs révélations « particulières ». Ces faisceaux se contournent, se traversent, se laissent investir, accueillent les regards voyeurs, appellent au vertige (réel) de la curiosité (potentielle).
Dans le même temps, la façade de l’édifice existant est maintenue : un masque (une peau ?) qui évoque quant à lui l’ancrage local, la réalité bruxelloise, le visage « singulier ». Cette imposition urbanistique est questionnée sans déférence excessive ni allégeance aveugle mais sans indifférence non plus.
Le jeu de façade est celui d’une « interférence » entre un masque et un visage. Entendons par « interférence » une dimension positive où la vibration du décalage entre le visage et le masque instruit un « brouillage » de lecture, un « bruissement » qui est justement le propos revendiqué par le projet. Sa force serait de montrer que les deux narrations interagissent, se jouent l’une de l’autre dans une partie de cache-cache dont l’un des exemples les plus réussi de l’histoire de l’architecture pourrait être celui du Castelveccio de Scarpa à Vérone.
L’intégrité de la façade existante est préservée avec juste de mineures adaptations (enlèvement des allèges et recalibrage de la porte cochère).
Le volume arrière propose des percements à l’échelle de ses logiques spatiales intérieures et des relations recherchées avec la ville. En toute autonomie.
La superposition des deux « histoires » crée le jeu d’interférence.